La vie d'un travelling coder ?

Vous avez probablement vu sur votre réseau social préféré, ce genre de post :
une photo d'un environnement paradisiaque avec en légende "Mon bureau du jour".

La vérité est que le cadre était génial mais pour bosser, c'était pas vraiment ça !

La connexion internet était loin d'être performante, la chaise pas franchement faite pour une utilisation prolongée, le bruit des vagues dérangeant à la longue (Par contre, la température, ça allait)

Bocas del Toro - Desktop
Mon bureau du jour

Choisir sa destination

Être développeur et globe-trotter nécessite quelques préparations et impose certains critères pouvant varier en fonction de l'activité visée et de son caractère. Pour vous décider, posez-vous ces questions :

  • Est-ce qu'il est possible d'avoir une connexion interne suffisante ?
    En effet, il faut quand même s'assurer de pouvoir bosser.
  • Le pays est-il sûr ? (très subjectif)
    Ça, ça dépend de votre caractère. Ayez en tête que vous vous promènerez la plupart du temps avec vos outils de travail, notamment avec un laptop de qualité (cher). Ce serait quand même dommage de vous faire le faire voler, avec ou sans agression. Cela peut arriver n'importe où mais, disons que dans un pays avec une sécurité civile faible, la probabilité augmente sensiblement.
    Par ailleurs, si vous ne vous sentez pas en sécurité, il va vous être compliqué d'aborder des inconnus et votre expérience générale en pâtira.
  • Quel est le coût de la vie ?
    Dans des pays avec un coût de la vie équivalent au niveau que l'on a en Europe, si vous voulez vivre avec une qualité de vie équivalente également cela vous coutera mécaniquement plus cher. La location d'un meublé ou d'un apart'hotel a un certain prix, de même pour l'accès à internet (sauf si le wifi squatting fait partie de votre délire), le transport, etc.
  • Combien de temps pourrai-je rester avec mon passeport/visa ?
    Avec un passeport français, vous aurez généralement 3 mois avec un visa touriste (parfois le double ou la possibilité de le doubler facilement). Cela vous donnera pas mal de temps pour parcourir le pays et en 6 mois pouvoir vous promener dans les pays limitrophes.
  • Quels sont les pays limitrophes ?
    Savoir d'avance les pays limitrophes permet de se projeter aussi sur la prochaine destination ou les petites excursions en extra. Par exemple, étant allé au Panama, j'ai pu, depuis ce pays, aller faire un tour (avec des compagnie low cost, équivalentes à Ryan Air mais du coin) en Colombie ou Cuba.
  • Où-je vais dormir ?
    Je suis un peu aventureux mais pas tant que ça. Personnellement, j'aime bien prévoir mes premiers 10 jours sur place dans un hôtel moyen (avec wifi !) mais dans un quartier touristique ou à proximité. Cela me laisse le temps de prendre un peu mes marques dans un endroit "à la bien", puis voir où établir mon camp de base dans un quartier (probablement) plus abordable et plus proche de ce que j'aime.
  • S'inscrire sur les groupes des réseaux sociaux
    Il y a forcément des groupes facebook ou autres d'expatriés là où vous allez. Inscrivez-vous, lisez, posez des questions, entre 2 posts d'agression (pas contre vous, c'est juste que l'accueil d'expats est un vrai business. La concurrence, les gens qui ne s'entendent pas entre eux et qui lavent leur linge sale en publique, toussa toussa...), vous aurez sûrement les infos qui vous intéressent.
    Avec un peu de chance, vous trouverez même une personne que vous trouverez sympa et qui vous proposera très gentiment de vous aider/accueillir. Faites tout de même attention aux arnaques (vous êtes sur internet, n'oubliez pas) et donc butinez sur plusieurs groupes pour vous faire une bonne idée générale.

Une fois sur place

Tout de suite, se mettre au pas pour contrer le jet lag. Se coucher à la bonne heure locale est un must (pas facile au début mais à force...)

En général, je m'arrange pour arriver en fin de semaine. Ça donne une ou deux pleines précieuses journées pour prendre ses marques, faire un tour à l'office du tourisme, se prendre une carte SIM (prépayée)
Si c'est dans votre délire, regardez l'offre de co-working. C'est généralement un bon endroit pour rencontrer des gens sympa et dans la même situation que vous !

Vous ne parlez pas la langue locale ? Pas de problème. Installez Google Translate ou Microsoft Translator. Vous pourrez télécharger le dictionnaire de la langue locale (n'oubliez pas d'installer le dico français aussi) sur votre smartphone pour une utilisation sans connexion. Vous pourrez ainsi, vous en sortir.
Une autre solution, c'est le bon vieux calepin et le crayon. Un bon dessin vaut mieux qu'un long discours (et très franchement, c'est super drôle et facilite le contact)
Je pense que c'est une erreur de se limiter à l'anglais si ce n'est pas la langue locale. C'est une marque de respect envers votre interlocuteur et cela montre que vous vous intéressez au pays que vous visitez. Les gens apprécieront que vous fassiez cet effort.

Avoir une hygiène de vie, des rituels

Il s'agit plus de conseils pour le télétravail, de manière générale.

Télétravailler offre une latitude extrême dans l'organisation de ses journées. Pour autant, on se rend vite compte que l'anarchie n'est pas franchement souhaitable.

Avant de télétravailler, je me disais que je serai plus cool. Tellement cool que je n'aurai même pas l'impression de bosser (à moi les journées en calbute, les moments de flemme pour me raser, etc.).
Une fois dans le bain, le reflet de ma vision s'est mis en place : L'ANGOISSE DE NE PAS MONTRER QUE JE BOSSE. Du coup, j'enchainais les heures sans compter : commencer mes journées tôt, finir tard, bosser le week-end... Et je ne vous parle pas du niveau d'hygiène personnelle à la dérive. Bref, je ne profitais pas du tout de ma liberté d'organisation. Fatalement, je n'étais pas du tout organisé !

La clé est de comprendre que l'on n'a pas à reprendre le schéma exact d'une journée de travail de bureau mais que l'on a besoin d'avoir une organisation quand même. Rappelez-vous les moments où vous regrettiez de ne pas avoir assez de temps pour faire votre footing/séance de sport. Maintenant, c'est probablement possible !

  • Les rituels du matin
    Pour celles et ceux qui télétravaillent mais toujours dans une entreprise, je ne saurai que trop vous conseiller de continuer avec vos rituels matinaux habituels et pour les freelance, de les mettre en place. Commencer sa journée en prenant soin de soit-même, c'est bien la démarrer.
    Se lever à une heure raisonnable et fixe, prendre son petit-déjeuner, faire ses ablutions matinales et s'installer devant son poste frais et réveillé c'est quand même agréable. C'est d'autant plus sympa que n'ayant pas le temps de trajet maison/bureau, vous pouvez le faire plus tranquillement.
  • Fractionner son temps de travail
    Insérez du temps pour vous après quelques heures de boulot. Si cela est possible, accordez-vous 1 à 2 heures dans la journée (par tranches de 30/45mn) en plus de la pause déjeuner. Profitez-en pour faire du sport, respirer un coup ou vous occuper de vos tâches personnelles/ménagères. Vous n'en serez que plus concentré et performant à chaque fois que vous reviendrez devant votre écran.
  • Les rituels de fin de journée
    Un peu comme pour les rituels du matin, finissez votre journée tranquillement, de préférence à heure fixe.
  • Respectez vos droits du travail, vous-même !
    Vous irez bien taper sur les doigts de votre boss qui vous oblige à faire des heures sup' ? Pourquoi vous les imposer vous-même ?
    Vous voulez bosser 35h/semaine ? Bossez 35h/semaine. Pas plus, pas moins. Si vous pensez avoir ponctuellement besoin de travailler plus, faites-le mais, jamais, n'en faites une routine.

Mais sinon ?

Sinon, c'est incroyablement génial !

Jusqu'à présent, je n'ai que des bons souvenirs. J'ai rencontré des gens chaleureux et bienveillants, appris des langues étrangères (enfin cela reste plus de l'initiation et du parler "de rue"), vu des paysages incroyables, vécu des expériences complètement inattendues...
De plus, je sens que je grandis humainement. Rencontrer d'autres personnes et cultures m'a permis d'élargir mon champ de vision, me rend plus patient, fait de moi une personne globalement meilleure (enfin j'espère 😉)